IEP François Gerster
Les agriculteurs et les apiculteurs doivent rechercher ensemble des solutions viables pour tous.
François Gerster membre du Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux (CGAAER). Il a été chargé par le ministre de l'agriculture de préparer un plan global d'action pour la filière apicole. Il en expliquait les grandes orientations aux apiculteurs ligériens la semaine dernière à Angers avant la présentation dans les prochains jours du plan définitif par le ministre.
"Pourquoi défendre l'apiculture ? Parce que c'est un secteur important de l’économie agricole, tant par la pollinisation effectuée par les abeilles que par la production de miel. Les arboriculteurs et les maraîchers mais aussi les céréaliers producteurs de semences mesurent bien ce qu'ils doivent aux insectes pollinisateurs. En ce qui concerne la production de miel, la France ne produit plus que la moitié de ce qu'elle consomme. En fait, à l’instar de l’apiculture européenne, l’apiculture française est en mauvais état et insuffisamment structurée. C'est pourquoi un comité apicole a été mis en place au tout début de 2012 avec toutes les familles de l'apiculture pour définir des orientations prioritaires." Et le premier point, c'est d'améliorer la santé des abeilles. Cela concerne les laboratoires de recherche, les firmes phyto-pharmaceutiques pour trouver et distribuer des médicaments pour soigner les abeilles et cela concerne bien évidemment l'emploi des pesticides en agriculture.
Doubler la production de miel
Selon FranceAgriMer, la France comptait 1 150 000 ruches et 70 000 apiculteurs en 2010. Seulement 2% sont des professionnels, mais ils détiennent la moitié des ruches. Pour doubler la production, il faut encourager l'installation d'apiculteurs professionnels. Mais "pour que cela soit viable, il ne faut pas qu'un tiers des colonies d'abeilles disparaissent chaque année comme c'est le cas actuellement . Pour cela, il est essentiel que les agriculteurs s'emparent tous ensemble du problème. C'est-à-dire que les apiculteurs puissent discuter avec les autres branches de l'agriculture et qu'ensemble, nous trouvions des compromis acceptables par tout le monde." Déjà des initiatives ont été prises dans certains départements. Dans le Lot-et Garonne, on a défini une liste des précautions simples à prendre pour ne pas pas empoisonner les abeilles. En Vendée, la CAVAC a commencé ce dialogue il y a trois ans avec les apiculteurs. Et parmi les premières avancées, une étude a mis en évidence l'absence de fleurs disponibles pour les abeilles à certaines périodes de l'année, déficit qu'il était possible de compenser par des couverts méllifères.
Christophe Zapata
aveniragricole.net